Faire sortir les vaches au pâturage Faire sortir les vaches au pâturage

Dehors tout le monde ! Dorothée Bizeray-Filoche, chercheuse à l'Institut polytechnique LaSalle-Beauvais (Oise), conclut aux bienfaits de l'herbe, suite à une étude menée sur un troupeau de laitières traites au robot. « Les vaches qui ont accès au pâturage boitent significativement moins, même si la surface pâturée et le temps de pâturage restent modérés », constate-t-elle. Cet effet bénéfique persiste toute l'année, y compris lors de la période hivernale en stabulation. Mieux vaut donc coupler le robot de traite avec du pâturage. »

LOCOMOTION AMÉLIORÉE

Pour évaluer l'impact d'un accès au pâturage, le troupeau de la ferme expérimentale de LaSalle-Beauvais a été suivi pendant cinq ans. Deux lots d'une soixantaine de vaches, logeant dans le même bâtiment et traites avec le même équipement, ont été constitués. L'un des deux était conduit en zéro pâturage, tandis que l'autre avait accès à 5 ha de pâture d'avril-mai à septembre-octobre. La locomotion était nettement meilleure pour ce dernier lot. En revanche, aucune différence significative n'est ressortie concernant le niveau de peur de l'homme, la propreté des animaux et la présence de tarsites ou d'abcès. Les différences sur les performances de reproduction sont plus difficiles à mettre en évidence, les deux lots n'étant pas au même stade de lactation. Les causes des boiteries n'ont pas été analysées.

À la ferme expérimentale de d'AgroParisTech à Grignon (Yvelines), aucune étude à ce sujet n'a été menée sur le troupeau des 150 prim'holsteins. Cependant, les observations réalisées par le personnel sur les bénéfices d'une sortie à la pâture vont dans le même sens. La stabulation, divisée en deux parties, comprend 112 logettes avec matelas et 60 places en aire paillée. « Les boiteries que nous observons sont en majorité dues à des tarsites, souligne Sylvain Morvan, directeur adjoint de la ferme. Les vaches qui ne s'adaptent pas aux logettes et celles qui souffrent d'inflammations des pattes sont logées sur l'aire paillée.

Ces animaux sortent au pâturage, ce qui leur apporte davantage de confort. » Une thèse va démarrer cet été, en lien avec un projet de recherche européen sur l'évaluation du bien-être des vaches en élevage (Eranet). L'objectif : déterminer les signes avant-coureurs des boiteries, par exemple à partir de la mesure de l'activité des animaux.

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